A la demande des Houillères de Sarre et Moselle, Émile Aillaud, associé à l’ingénieur Charles Bihl, réalise entre 1946 et 1949 à Creutzwald une cité ouvrière de 250 maisons en béton préfabriqué.
Une véritable cité-jardin inspirée de l’étude Jean Lebreton ‘’la Cité Nouvelle’’.
Voici comment Emile Aillaud la décrit dans la presse de l’époque : Architecture d’Aujourd’hui et Techniques & Architecture.
« La cité se trouve sur une colline exposée au midi et coupée en son milieu par un ravin profond et boisé. Trois routes destinées aux voitures divisent la cité. Elles sont traitées en tenant compte des accidents du terrain, pentes, bois, de façon à conserver au site son aspect naturel. Ces routes conduisent aux centres principaux d’attraction de la population (grande route existante, carreau de mines).
La longueur de ces routes a été réduite à l’extrême pour éviter de considérables frais de voirie. Sur la presque totalité du terrain où la pente est régulière, les propriétés sont réparties en parcelles hexagonales contigües. Les clôtures composées de haies de fusain forment une résille de verdure continue où les maisons sont prises.
L’accès aux propriétés se fait par de petites places en cul-de-sac où des chemins en patte d’oie réservée aux piétons desservent trois ou quatre lots. Ce sont de petits squares indépendants de la circulation générale de la cité.
Les habitations ont toutes la même orientations et ne sont pas en bordure des rues.
Les plantations sont disposées pour donner également à la cité l’apparence d’un par cet non celui d’un ensemble urbain. Elles forment des écrans qui coupent l’ensemble, sans tenir compte des routes, et qui isolent des groupes restreints de maisons afin de supprimer l’impression de communauté et de masse que donnent les alignements.
Au milieu de la cité, l’église, l’école et des magasins composent un centre commun d’activité et de vie publique” (ces équipements collectifs ne seront toutefois pas réalisés NDLR).
“Les Houillères du Bassin de Lorraine ont procédé à la construction de cités de logements destinés à leur personnel ouvrier. Ces cités sont composées d’habitations familiales indépendantes de 2,3 et 4 pièces. L’urgence de la réalisation et l’importance des programmes a conduit à rechercher des procédés de préfabrication“.
Selon le programme établi par les Houillères, cette cité devait être placée dans un site rural sans aucune apparence industrielle. « Respectant le cadre naturel donné à la cité, le caractère de liberté et de nature propres à la vie champêtre, l’architecte a mis en œuvre les principes suivants, inspirés notamment de l’étude de Jean Lebreton sur la ‘’Cité Nouvelle’’ :
Chaque famille dispose d’un terrain de 600 mètres carrés. Des bandes de verdure d’une largeur de 8 à 15 mètres séparent les rangées de maisons ; elles sont plantées d’arbres et comportent des élargissements utilisés en terrains de jeux ».
Selon notre décompte, la cité comprend : 22 maisons type 1, 150 maisons type 2, dont 28 jumelées, 31 maisons type 3 et 49 maisons type 4, dont 5 jumelées (NDLR).
« L’orientation optimum recherchée dans le plan d’urbanisme est poursuivie également dans le plan des habitations.
« Le procédé de construction adopté est le procédé MOPIN qui consiste à réaliser des constructions par éléments standards préfabriqués en béton vibré avec un parement extérieur fini recouvert d’un ‘’Contex’’ de galets et de pierres cassées vibré dans la masse en même temps que l’élément lui-même. Les éléments standardisés sont des planches nervurées de 0,30 de largeur sur toute la hauteur d’un étage, 2 m. 75 environ. Les murs extérieurs sont prévus à double paroi avec un matelas d’air encloisonné entre les nervures les éléments de béton vibré formant l parement extérieur et une cloison en matériaux thermique.
Le chauffage central est réalisé directement dans la salle commune par poêle de ciment vibré formant accumulation de chaleur et tubes et serpentins disposés dans des gaines ».
JLV
Sources :