Alors que les revues d’architecture peinent encore à décrocher des sujets sur la Reconstruction, on voit fleurir à cette époque des reportages sur les réalisations architecturales dans les pays qui ont été épargnés par les destructions, la Suisse, mais surtout les Etats-Unis et l’Amérique latine.
Après avoir publié un article enthousiaste sur la chapelle de Pampulha, la revue L’Architecture Française publie en novembre 1946 un article sur le Le Centre de recréation à Belo Horizonte (on ne parle pas encore de Pampulha).
A quelques kilomètres de Belo Horizonte, autour du lac artificiel de Pampulha, on a créé récemment un quartier résidentiel pour lequel la Municipalité a demandé à l’architecte Oscar Niemeyer d’édifier un Casino, un Yacht-club et un dancing, ainsi qu’une église. Ces édifices, très représentatifs des nouvelles tendances de l’architecture brésilienne, constituent un ensemble très intéressant s’insérant dans un cadre qui n’est pas dépourvu de grandeur.
Le croquis ci-contre montre la situation des bâtiments, dispersés autour du lac et desservis par une route de 18 km de longueur qui épouse son contour.
A : le Casino ; B : le Yacht-club ; C : le Dancing ; D : l’Église ; 1 : la route vers Belo Horizonte ; 2 : la route vers l’aérodrome de Logoa Santa.
L’exécution du Casino de Pampulha a été particulièrement soignée et présente d’abondants détails destinés à enrichir une construction très rythmée : colonnes revêtues de travertin à l’extérieur et d’aluminium à l’intérieur ; glaces aurées, satin, revêtements en marbre de couleur. Dans toutes les parties accessibles au public, les escaliers ont été remplacés par des rampes qui, tout en étant un peu encombrantes, conviennent parfaitement à la circulation lente du public d’un casino de grand luxe
Les jardins du Casino, comme ceux du Yacht-club et du Dancing, ont été réalisés par l’architecte-paysagiste Roberto Burle-Marx, utilisant la grande richesse de la flore brésilienne pour obtenir des ensembles d’un grand effet.
Plan du Rez-de-chaussée : A l’entrée, le grand hall d’où l’on accède par une rampe douce aux salles d e jeu qui forment un étage intermédiaire ouvert sur le hall. Piste de danse en plein air et bar sous le restaurant du premier étage.
Plan du premier étage : du niveau des salles de jeu, une rampe douce s’ouvrant en fourche, dessert le restaurant – dancing qui comporte des installations de scène très complètes. Toutes les services se trouvent au niveau de l’entresol et communiquent avec le restaurant par une rampe.
Cette petite construction d’une conception très libre se trouve dans une île à quelques mètres de la plage à laquelle elle est reliée par une passerelle.
A l’intérieur d’un bâtiment de forme elliptique, se trouve le restaurant circulaire avec au centre, les services groupés en forme de demi-lune ; A l’extérieur, un portique baroque prolonge le bâtiment jusqu’à une petite scène en plein air située au milieu d’un jardin fleuri. Dans tout l’ensemble de cette construction, il a été fait grand usage ‘’d’azulejos’’, carreaux de faïence reprenant les vieilles techniques portugaises, dont les motifs en bleu et blanc sont d’un effet très décoratif.
Ce bâtiment, traité dans le même esprit que les précédents, comporte une très grande salle de réunion et un très grand restaurant entièrement vitrés et qui sont protégés du soleil par des brise-soleil fixes et mobiles.
Plan du rez-de-chaussée : 1 : rampe d’accès au premier étage ; 2 : buanderie ; 3 : coiffeur ; 4 : vestiaire ; 5 : garage à bateaux ; 6 : secrétariat ; 7 : service médical.Plan du 1er étage : 1 : hall ; 2 : peinture murale de Burle-Marx ; 3 : salle à manger ; 4 : orchestre ; 5 : salon ; 6 : toilettes ; 8 : cuisine ; 9 : bar ; 12 : terrasse 13 : brise-soleil vertical.