En ce temps là, nombreuses étaient les jeunes femmes et les femmes au foyer qui passaient des heures à tricoter.
La machine à tricoter est donc apparue au début des années 50 comme une aubaine. C’est ce que nous explique la revue Arts Ménagers en mars 1952.
La machine à tricoter semblait ainsi promise à un bel avenir.
Et puis l’on a vu dans les années 70 arriver les vêtements bon marché fabriqués dans des pays où les coûts de la main d’oeuvre étaient beaucoup plus bas… exit la machine à tricoter !
« Nées après tant d’autres, leur privilège est de remplacer, mécaniquement, le long travail manuel auquel n’est pas soustraite la plus experte des femmes. Quelques mouvements de doigts, et combien d’heures gagnées…
Des appareils de type strictement familial, d’un encombrement raisonnable et d’un maniement facile, sont désormais courants dans le commerce et peuvent intéresser toute mère de famille qui tricote abondamment pour les siens. Rapidement mené, le tricot deviendra pour elles un ouvrage encore plus précieux. Trop peu connues jusqu’ici, il nous paraît utile que ces machines soient sommairement décrites et les qualités mises en valeur.
Sortes de longs claviers à chariot, pourvus d’aiguilles à nombre variable, fonctionnant à l’aide d’un curseur, ces machines ‘’familiales’’ pèsent entre 3 et 6 kilogrammes.
En plus des aiguilles mêmes, elles sont munies de divers outils : poinçons, crochets et remailleurs, permettant de varier le point classique, sans aucune difficulté.
Ce sont, à l’échelle ménagère, des appareils que l’on dirige avec un minimum de mouvement et qu’un mécanisme élémentaire règle par simple déplacement du peigne. Cet automatisme des gestes, en augmentant la vitesse, laisse au travail une perfection plus grande dans la régularité.
Tout comme les machines à coudre, les machines à tricoter copient fidèlement le travail manuel et, en utilisant n’importe quelle grosseur de laine, réussissent avec exactitude points classiques et points fantaisie. Le jersey, point de base, s’exécute avec une facilité et une simplicité déconcertantes ; un réglage précis en assure la souplesse et les dispositifs que possèdent ces appareils font, dans chaque cas, varier la finesse ou l’épaisseur de l’ouvrage en manière impeccable.
Les aiguilles sont en nombre suffisant pour permettre de combiner et d’exécuter des modèles très divers, allant de la brassière à une robe de femme, en passant par les gants, chaussettes, pulls, écharpes, etc. Pour les vêtements de maille importante, comportant des coutures, on parvient même à réunir les pièces de façon absolument invisible, ce qui laisse le champ libre à la confection de grande envergure.
Il est encore possible de réussir des tricots plus compliqués, auxquels participent des laines de coloris différents, et notamment le jacquard.
Aucune de ces machines ne nécessite d’apprentissage spécial, et quiconque ne sachant même pas tenir des aiguilles peut facilement s’en servir après quelques heures de démonstration.
A cette simplicité de maniement correspond une vitesse de travail exceptionnelle ; on compte environ 30 à 45 minutes, avec un peu d’entrainement, pour tricoter une pelote de laine de 50 grammes, de grosseur moyenne, au point de jersey ; les points plus compliqués sont un eu lus longs à exécuter.
Rien n’empêche, quand on a acquis une certaine habileté, de modifier ou d’inventer d’autres points, variés au goût de chacune.
En dehors du gain de temps lui-même, qui se monnaye toujours d’une manière concrète dans un ménage, l’intérêt de ces machines est de rester dans les limites de prix relativement modestes. De quoi, en somme, leur donner une place dans un foyer, au même titre qu’un simple aspirateur… »