C'est le progrès

Années 50 : la découverte des laveries automatiques

Arts Ménagers, janvier 1950

Quelques établissements d’un type nouveau viennent de s’ouvrir à Paris, mettant à votre service une série de blanchisseries automatiques individuelles, dont chacune peut, en une heure, tremper, laver, rincer et essorer une charge de quatre ou cinq kilos de linge (suivant la marque des machines). 

Blanc Minute, ou la découverte des laveries-automatiques

Quelques établissements d’un type nouveau viennent de s’ouvrir à Paris, mettant à votre service une série de blanchisseries automatiques individuelles, dont chacune peut, en une heure, tremper, laver, rincer et essorer une charge de quatre ou cinq kilos de linge (suivant la marque des machines). 

Vous pouvez vous asseoir en attendant que votre linge soit lavé, devant vous ; à moins que vous ne préfériez le reprendre quelques heures plus tard… Il ne reste plus qu’à l’étendre rapidement. 

Le prix, par charge, est de 190 francs pour 4 kilos, 200 francs pour 5 kilos. Votre intérêt est donc de ne pas porter moins d’une charge complète à la fois, c’est-à-dire à peu près pour 4 kilos : 4 chemises ‘hommes, 4 slips, une nappe, 6 serviettes de table, 4 serviettes de toilette, 12 mouchoirs. Ou bien encore : 1 drap de grand, 4 chemises d’hommes, 3 serviettes de toilette, 3 combinaisons, 2 pyjamas. Le linge ainsi nettoyé ne bout pas, et n’est pas, sauf à votre demande, traité à l’eau de javel. 

La température de l’eau, dans les blanchisseries automatiques, atteint 85°. Mais elle est ramenée à 35° pour les tissus délicats ou ceux dont les couleurs déteignent, si vous avez pris soin de les apporter séparément. 

Ce procédé a de sérieux avantages

Ce procédé réunit de sérieux avantages : le linge s’use beaucoup moins. Il ne peut être perdu ni échangé, il n’est jamais mélangé à d’autre. En outre, vous n’en êtes privée que pour quelques heures. A la maison, il supprime les dépenses de gaz et de savon, la fatigue et l’encombrement de la lessive, les heures de la femme de ménage…

Aujourd’hui vous ne trouverez encore ces buanderies collectives qu’en quatre points à Paris : 2, rue Petel (157ème), 122, bld Murat (16ème), 2, av. de la Porte de Montreuil (20ème) et au 30 bld d’Algérie (19ème). Il n’en existe qu’une en banlieue, 17, rue des Poissonnières à Neuilly.

Mais elles ne vous seront vraiment utiles que lorsqu’elles seront à peu de distance de chez vous. Il faut donc les faire connaître et chercher à en multiplier le nombre. Il vous appartient de faire en sorte que le procédé, qui jusqu’ici n ‘a été exploité que par l’initiative privée, se généralise. 

A l’arrivée, le linge est pesé  
Il ne reste plus qu’à emporter le linge

Une femme toute seule ne peut rien

Comment agir ? Une femme toute seule ne peut rien. Parlez-en à vos amies. Groupez-vous pour en parler à une conseillère municipale de votre quartier. Donnez l’idée à l’assistante sociale de votre usine ou de votre Administration.

Ce n’est pas une idée téméraire. L’entreprise est facilement rentable : 30.000 installations de ce genre prospèrent en Amérique. En Belgique, de nombreux « salons de lessive » mettent, en plus des blanchisseuses automatiques, séchoirs et repasseuses à la dispositions des ménagères.

Cela dépend de vous qu’il y ait bientôt cinq cent ou mille buanderies collectives à Paris, et dans les grandes villes de province, dont une sera peut-être près de chez vous.  

Arts Ménagers, janvier 1950