Biographies

Eugène BAUDOIN - CAPA/Atrchives du XXème siècle

Eugène Beaudoin

Michelle Champenois décrivait Eugène BEAUDOIN dans les colonnes du Monde en 1988 à l’occasion de sa disparition comme « Élégant et cultivé.

Il était l’une des dernières figures de ” grand patron ” de l’ancienne École des beaux-arts. Sa carrière est exemplaire d’une génération formée dans la tradition, puis confrontée aux réalités du logement populaire ».

Né à Paris en 1898, Eugène BAUDOUIN fait ses études à l’ENSBA de Paris avant d’obtenir en 1928 un Premier grand Prix de Rome en 1928, ce qui lui permet de mener une carrière « officielle » au sein des Bâtiments Civils et Palais Nationaux. En parallèle, il réalise avec Marcel Lods des projets emblématiques de la période de l’entre-deux guerres tant du point de vue du programme que des méthodes constructives employées : le garde-meubles Odoul (un des bâtiments parisiens les plus radicaux des années 1930), la cité du Champ des Oiseaux à Bagneux (800 logements, 1930 1939, le 1er ensemble préfabriqué en France), la cité de la Muette à Drancy (1 000 logements 1931 1934, sinistrement transformée en camp d’internement pour les juifs à partir d’août 1941), l’école de plein air de Suresnes (1934 1935).

Entre 1935 et 1938, il construit La Maison du peuple de Clichy, avec Marcel Lods et le concours de ‘’l’ingénieur’’ Vladimir Bodiansky et du ‘’constructeur’’ Jean Prouvé. Un bâtiment révolutionnaire pour l’époque par ses dispositifs avant-gardistes (planchers amovibles, cloisons coulissantes, toiture mobile) mais dont la rénovation est l’objet actuellement de débats enflammés.

En 1940, Eugène Beaudoin est chargé de concevoir le premier plan d’urbanisme de Marseille. A la Libération, il poursuit cette activité d’urbaniste pour les villes de Monaco, Saïgon, Toulon, Montpellier et Clermont-Ferrand. Architecte en chef des Palais nationaux et des bâtiments publics, reconnu internationalement, il est appelé à réaliser de nombreux projets architecturaux publics : ambassades, logements sociaux, lycées, bâtiments administratifs. Il remporte en 1951 le concours de la cité Rotterdam à Strasbourg ; Grâce au recours à la préfabrication du béton et à l’aide de grues sur rails, il ne faudra que 16 mois, de janvier 1952 à mars 1953, pour achever le chantier.

Il est par ailleurs urbaniste de la ZUP des Minguettes et du quartier Maine-Montparnasse à Paris (1954-1974). Parallèlement, il poursuivit une carrière d’enseignant dans différentes écoles d’architecture à Genève et à Paris. Président de la Société française des urbanistes de 1958 à 1966 et président de l’Union internationale des architectes de 1960 à 1964, il fut élu à l’Institut en 1961.