France

Façades Nord et Est des deux bâtiments – Architecture Française, 1959

La cité administrative de Saint-Lô

Le chef-lieu du département de la Manche, tristement baptisé ‘’capitale des ruines’’, sort profondément meurtri de la Seconde-Guerre mondiale.

Les urbanistes-en-chef André Hilt puis Marcel Mersier vont redessiner la ville, et regrouper l’essentiel des services de l’État au sein d’une cité administrative sur l ‘éperon rocheux dominant la ville.  

C’est ce qu’explique la revue Architecture Française dans son numéro de fin 1959 que nous reproduisons pour vous ci-dessous

La cité administrative de Saint-Lô, Manche

Architecture Française, numéro 207/208, 1959

Olivier La Halle, architecte

Dans le plan de reconstruction de Saint-Lô, la plateforme de l’ancienne citadelle fut choisie pour le regroupement des services administratifs et l’urbaniste inscrivit autour d’une grande place le plan tripartite classique : face à l’aboutissement de l’artère principale, l’hôtel du Préfet, à droite, les services de la Préfecture, à gauche, la Cité administrative. C’est cette dernière que nous vous présentons aujourd’hui.

Les bâtiments abritent les principaux services relevant des administrations de l’État : d’une part ceux du ministère des Finances (Trésorerie générale, Contributions directes et indirectes, Domaines et Enregistrement, Contrôle économique), d’autre part, des services divers (Ponts et chaussées, Génie rural, services agricoles, o.n.i.c., lois sociales, r.t.f.,). 

La répartition de ces deux groupes de services se fit logiquement en deux bâtiments (A et B) implantés sur les deux terrains voisins mais distincts qu’avait réservés la ville.

Aux conditions propres au programme, s’ajoutaient pour l’architecte, les prescriptions de l’urbanisme : limitation du bâtiment A à trois étages sur rez-de-chaussée et du bâtiment B à deux étages, obligation d’une couverture en ardoises à pente d’environ 45°. Une modulation systématique des façades des deux bâtiments fut arrêtée afin de laisser la plus grande liberté de distribution intérieure (travée de 1,95 m).

Coupe transversale du bâtiment A
Coupe transversale du bâtiment B
Plan du bâtiment A
Plan du bâtiment B

La construction en béton armé laisse apparente son ossature. Les remplissages sont en briques creuses avec un revêtement de lithograni. Les points porteurs étant placés tous les 3,90 m, les points intermédiaires creux forment gaine pot les canalisations (chauffage, E.P., électricité, téléphone).

Un chaufferie centrale, en sous-sol du bâtiment A alimente les deux bâtiments que relient une galerie technique par où passent également les distributions d’électricité et de téléphone.

Aile Ouest, façade Est du bâtiment A
A gauche, façade latérale Ouest du bâtiment A ; Au centre, l’angle Sud-Ouest du bâtiment B ; à droite au fond, l’église Notre-Dame 
Aujourd’hui, la façade de l’hôtel de la Préfecture de Louis Arretche © JLV