France

Dunkerque : la Cité de la Victoire en 1947

Rien de plus éclairant pour comprendre l’ambiance de l’époque que de découvrir ce que publie la revue Architecture Française en 1947 sur cette cité-jardin alors en construction à Dunkerque sur les emplacements des anciennes fortifications

Le programme initial donné en 1946 aux architectes prévoyait la construction de 150 immeubles individuels dits de ‘’Transition’’, de 3 4 et 5 pièces principales, sans cave, mais avec dépendances, et disposant chacun d’un jardin d’environ 200 m2.

Les projets devaient être établis dans le cadre de la construction traditionnelle locale, et la composition des plans devait permettre l’utilisation des types choisis en immeubles jumelés ou en blocs de plusieurs éléments.

Le terrain choisi, dit ‘’de la Victoire’’, d’une contenance de 45.000 m2 (voiries non comprises) est situé à proximité du monument de la Victoire, au nord de la route de Dunkerque à Malo-les-Bains, sur les emplacements des anciennes fortifications, en bordure du canal exutoire et de l’ancien Square Turenne. Il est traversé du nord au sud par l’avenue des Bains, dont le tracé ancien a été rectifié. L’opération constitue ainsi une extension nord-est de la ville de Dunkerque. 

La conception du plan d’ensemble tient compte, du besoin de protection des espaces libres et jardins des ventes particulièrement violents en bordure de la mer du Nord, et de la nécessité de bannir l’orientation nord pour les pièces principales d’habitation. Elle permet de plus, des espaces libres à l’écart des voies à circulation intense, réservés aux ébats des enfants. Le plan comporte 6 îlots d’une contenance de 6.000 à 8.000 m2.

La conception du plan d’ensemble tient compte, du besoin de protection des espaces libres et jardins des ventes particulièrement violents en bordure de la mer du Nord, et de la nécessité de bannir l’orientation nord pour les pièces principales d’habitation. Elle permet de plus, des espaces libres à l’écart des voies à circulation intense, réservés aux ébats des enfants. Le plan comporte 6 îlots d’une contenance de 6.000 à 8.000 m2.

Les parcelles individuelles ont une surface variant de 250 à 300 m2. L’ensemble comprend 155 immeubles individuel répartis en 32 blocs. Les dispositions adoptées pour les 4types d’immeubles ont permis la conception de blocs variés de deux à neuf éléments maximum.

Des mouvements de façade ont été obtenus (rompant la monotonie des immeubles à répétition), soit par décalage, retournement, juxtaposition de même types (Blocs A,G, etc..) soit par combinaison de type différents (Blocs C,I, etc..).

Tous les éléments de ces 4 types sont identiques, dimensions des ouvertures extérieures et intérieures, portées des planchers, hauteurs des étages, etc…

Les installations sanitaires sont groupées, réduisant au minimum les plomberies d’eau et les canalisations d’évacuation.

Dans les blocs de plus de deux logements, l’accès au jardin se fait toujours directement par les dépendances (cellier, atelier).

Toutes les pièces principales (cuisine et buanderies comprises) sont munies d’un conduit de fumée.

Le choix des matériaux a été conditionné par l’utilisation maximum de matériaux locaux :

  • les fondations ont été exécutées en béton banché de briques de récupération concassées et ciment laitier ;
  • la maçonnerie en élévation est en briques ordinaires de pays ;
  • les planchers sont en éléments préfabriqués de B.A. ;
  • la charpente comporte des pannes en sapin reposant sur les pignons porteurs en maçonnerie et un chevronnage sapin ;
  • la couverture est en tuiles monopole n°3 vieillies ;
  • le ravalement de parement de toutes les façades est en mignonette lavée avec éléments en briques apparentes ;
  • les escaliers sont en béton avec revêtement des marches en granito lavé pour la volée du rez-de-chaussée au 1er étage ;

Les sols sont prévus :

  • en dallage ciment dans l’atelier, la buanderie et le cellier ;
  • en carrelage grès cérame dans l’entrée, la salle commune, la cuisine, toilette-douches
  • en Terrazolith dans les chambres ;
  • en béton brut de coulage dans le grenier.

Les menuiseries extérieures sont en chêne de pays et les intérieures en sapin du Nord. 

Les aménagements comprennent dans la cuisine :

  • 1 évier et égouttoir grès cérame avec 2 paillasse carrelées et placards sous évier et paillasse. 
  • Le revêtement en faïence sur murs au pourtour des appareils. 
  • 1 hotte vitrée avec conduit de ventilation 
  • 1 cuisinière de 5.000 calories alimentant 2 radiateurs dans toilettes-douches et salle commune et 1 ballon d’eau chaude de 200 litres.

Dans la buanderie et dans les toilette-douches :

  • 1 lavoir béton moulé Bloco.
  • 1 receveur en granito poli
  • Des revêtements muraux en faïence
  • Distribution d’eau froide et chaude sur tous les appareils.

Tous les éléments de ces 4 types de maisons sont identiques, dimensions des ouvertures extérieures et intérieures, portées des planchers, hauteurs des étages, etc…

Les installations sanitaires sont groupées, réduisant au minimum les plomberies d’eau et les canalisations d’évacuation.

Toutes les pièces principales (cuisine et buanderies comprises) sont munies d’un conduit de fumée.

L’évacuation des eaux usées et des w.c. est faite par canalisations en caves et branchements individuels vers le réseau public.L’électricité est prévue dans toutes les pièces, caves et greniers, avec canalisations sous tubes en plafond et dans des rainures des huisseries ; sous tubes acier apparents dans les pièces de service.

Dans les blocs de plus de deux logements, l’accès au jardin se fait toujours directement par les dépendances (cellier, atelier).

Réalisation

Une première tranche de travaux pour la réalisation des blocs des îlots 1, 2, 3, 4 à l’exclusion des quatre pavillons jumelés prévus au sud des îlots 1 et 2 est en cours. Elles permettra de mettre en 1948 à la disposition des sinistrés de Dunkerque 14 logements de 3 pièces, 78 logements de 4 pièces et 4 logements de 5 pièces. Au total, 96 immeubles individuels normalement équipés et confortables.

Article publié dans la revue Architecture Française en 1947