France

6/6 : La Cité Radieuse sort de terre

L’Unité d’habitation, qui va prendre le nom de Cité Radieuse, est plus qu’un immeuble. C’est une révolution pour l’architecture. 

Nous reproduisons ci-après le reportage publié de la revue Techniques & Architecture en juillet 1948 de l’avancée des travaux.

Un chantier qui donne lieu à l’époque à de vives protestations, mais un chantier qui enthousiasme déjà les partisans de l’architecture moderne.

L’immeuble est loin d’être terminé, mais on voit déjà surgir de terre cette ossature en casier de bouteilles portée par des piliers puissants. 

A gauche, partie Nord : les deux blocs en construction jusqu’au niveau 7 – Au centre, le sol artificiel et la tour des ascenseurs centraux en construction – A droite : le sol artificiel du bloc sud tout juste décoffré.

Dé de fondation des pilotis : chaque dé, en forme de pyramide tronquée, prend appui sur 3 puits de 1 m. 50 de diamètre et de 10 m. de profondeur. La cavité circulaire est replie de sable supportant une réaction verticale de 2.000 tonnes (100 kg/cm2) et assurant l’articulation de la base de chaque piliers. ->

Les pilotis du sol artificiel : Le béton restera brut de décoffrage. ->

<- Fondation de la tour des ascenseurs et du château d‘eau : La circulation verticale sera assurée par 4 ascenseurs. Vitesse : 2,5 m/s. Fréquence : départ d’un ascenseurs toutes les 35 secondes à chaque rue intérieure. 

<- Gaine verticale de circulation dans chaque pilier du sol artificiel : Toutes les canalisations d’eau, d’électricité, colonnes de chutes, etc… passent par cette gaine.  

<- Vue générale du passage sous le sol artificiel : Les larges ouvertures au plafond sont prévues pour les prises d’air de chauffage et de ventilation ainsi que pour le hissage de la machinerie et d’appareillage qui seront installés dans les locaux du sol artificiel.  

Haut de la photo : Sol artificiel du bloc sud décoffré. Les gaines verticales d’air conditionné seront ensevelies par le béton de l’ossature. ->

 

Bas de la photo : coffrage de pilotis du bloc central. ->

Haut de la photo : Sol artificiel du bloc sud décoffré. Les gaines verticales d’air conditionné seront ensevelies par le béton de l’ossature. ->

 

Bas de la photo : coffrage de pilotis du bloc central. ->

<- Ossature multicellulaire : Les appartements, entièrement préfabriqués, sans aucun contact les uns avec les autres, seront posés sur les boîtes à plomb, dans ce casier en béton.

Le Corbusier, Wogenscky. Architectes

Bodiansky et l’équipe de l’ATBAT, Ingénieurs

Entreprises : Travaux publics et Particuliers : La Construction Moderne Française – Panneaux préfabriqués : Barthélémy – Béton armé : Grands Travaux de Marseille – Conditionnement d’air : Neu – Ascenseurs : Otis-Pitre – Pans de verre : Ch. Barberis

Unité d’habitation : 337 appartements – 1.600 habitants – 18 niveaux – 7 rues intérieures – Services communs entre les niveaux 7 et 9 de la moitié nord – Sports et jardin d’enfants sur la terrasse – Longueur 135 m. – Hauteur 54 m. (tours d’ascenseurs 72 m.) – Largeur 24 m. 

SOURCES :

  • tout particulièrement : la revue fondée par André Wogenscky, ”L’Homme et l’Architecture”, numéro spécial, 1947
  • ‘’Le Corbusier / Cinq Unités d’habitation’’, Vincent Bertaud du Chazaud, Éditions du Moniteur, 2022, 180 pages
  • ”L’architecture moderne en France”, tome 2 ”1940-1966”, Joseph Abram, Éditions Picard, 1999, 327 pages
  • ”L’architecture de la Reconstruction”, Gilles Plus, Editions Nicolas Chaudun, 2011, 287 pages