Cet article de Louis Simon paru dans la revue Techniques & Architecture met en lumière la résidence du Front de Mer, ensemble architectural majeur de la nouvelle ville, permet de constater l’état d’avancement de la reconstruction de Royan en septembre 1952.
La construction du Centre administratif sur la place à l’entrée du boulevard Aristide Briand mentionnée dans l’article sera par la suite abandonnée.
L’article fait par contre référence à la construction du Casino devant la plage de Foncillon, alors que c’est à cet emplacement que sera construit le Palais des Congrès, le Casino étant reconstruit sur la plage de Pontaillac.
Royan, comme beaucoup de stations balnéaires, avait poussé sans ordre au fur et à mesure de sa vogue. Dévastée en 1945, la ville comptait à sa libération 7.000 habitations détruites sur les 9.000 qui la formaient. Cette destruction allait permettre une reconstruction sur des bases nouvelles. Les grands principes du plan de reconstruction, définis dans le plan directeur déclaré d’utilité publique, résultat de nombreuses discussions et interventions autour du plan primitif, approuvé en son temps, sont les suivants :
Dans ce cadre, la ville peut recevoir 25 à 30.000 habitants en hiver et 150.000 en été. L’ancienne population était de 12.000 habitants et 80.000 l’été.
Un bâtiment d’architecture ordonnancée avec loggias, dit « Bâtiment du Front de Mer », développe sa courbe continue parallèle à la plage. Des bâtiments en forme d’U, dits « Bâtiments Arrières » complètent chacune des unités de chantiers.La partie centrale comporte un ensemble de terrasses de repos et de promenade accessibles par de vastes emmarchements, pouvant servir de tribunes pour les fêtes balnéaires et municipales.
L’îlot 29 continue le rythme d’architecture ordonnancée, son corps final plus élevé fait liaison avec les volumes du quartier de Foncillon qui comprend une suite d’habitations privées le long du boulevard Thiers, de grands immeubles avec studios et grands hôtels en bordure du parc. La composition est complétée par le casino avec on ensemble de piscines.
La circulation des voitures est assurée vers Pontaillac-Saint-Palais, par une grande voie de trafic : rues de la République, Gambetta, boulevard Thiers ; la circulation de promenade se fait par le boulevard de Bottom entre les portiques et les gradins bordant la plage.
On trouve des emplacements de parkings à l’arrivée de la route de Paris, dans l’élargissement de la rue de la République, de la Poste à la place du Centre Administratif ; contre les trottoirs bordant le côté « Bâtiments arrières », entre les unités de chantiers. Ces parkings sont complétés par des espaces réservés aux abords de la mairie, des portiques, du casino et le long du boulevard Thiers.
La circulation des piétons est assurée par des portiques à rez-de-chaussée et entresol des « Bâtiments Front de Mer » et par de larges passages transversaux sous ces mêmes bâtiments.
L’ensemble du Front de Mer est préfinancé et confié à l’Association Syndicale de Reconstruction de Royan.
Le programme comporte le rétablissement à rez-de-chaussée d’un commerce très varié. Il a été étudié deux cellules d’habitation : la cellule « Front de Mer » avec, trois étages, des studios en duplex – la cellule « Bâtiments arrières ».
L’ossature est en béton armé bouchardé pour les éléments apparents. Les murs de façade sont en béton de Pouzzolane banché, avec un revêtement en plaques de pierres reconstituées. Les loggias comprendront des plaques et éléments hublots préfabriqués et colorés dans la masse. Des stores extérieurs seront également en couleur. Terrasses et toitures sont en tuile romane. Les canalisations et les chutes sont groupées dans la verticales des séchoirs-vide-ordures.
Le chauffage est assuré par un générateur au gaz et air pulsé, le climat permettant, en effet, le chauffage intermittent.
Louis SIMON, Architecte-en-Chef
îlot 17 : R. Perrier, architecte Chef-de-Groupe, R. Perrier, F. Perrier, R. Tagini, P. Daurel, architectes d’opérations
îlot 18 : A. Morisseau, architecte Chef-de-Groupe, A. Morisseau, H. Zimmer, G. Melicourt, architectes d’opérations
îlot 29 : P. Marmouget, architecte d’opérations.
Plan d’urbanisme : C. Ferret, Architecte-en-Chef de la Charente-Maritime
Article de Louis SIMON publié dans le numéro de Septembre 1952 de la revue Techniques & Architecture