Architecture scolaire France

Vue prise du Sud-Est; à gauche l’hôtel d’Olonne © Architecture Française

La nouvelle école des Beaux-Arts d’Angers

On associe beaucoup l’architecture de la Reconstruction à des constructions en béton armé, souvent réalisées sur des champs de ruines. 

L’école des Beaux-Arts d’Angers est un exemple réussi de reconversion et d’extensions de bâtiments anciens en centre-ville. D’autant que les architectes ont su aller très loin, par exemple dans la réutilisation d’un château d’eau.

C’est que vous allez pouvoir découvrir dans cet article paru dans la revue Architecture Française en 1961. 

Architecture Française, numéro 221, 1961

André Mornet, Jean Samain, Philippe Mornet, Paul Gabreau architectes

Détruite en 1944, l’école des Beaux-Arts d’Angers a pu être réaménagée dans une propriété ancienne, heureusement située au cœur de la ville. Cette propriété comportait, ouvert sur un très beau parc boisé, un hôtel particulier construit au milieu du XVIIIème siècle pour le fermier général de la Boullaye.

A proximité immédiate des immeubles vétustes enserraient malheureusement cet ensemble que n’améliorait pas non plus, la présence d’un château d’eau désaffecté mais dont il était difficile d’envisager la disparition pour des raisons techniques et financières.

Afin d’utiliser au mieux les éléments existants tout en réorganisant logiquement le fonctionnement de l’école, les architectes proposèrent : 1° de restaurer l’hôtel et ses communs pour y installer l’administration ainsi qu’une salle d’exposition. 2° de tirer parti du château d’eau pour en faire le bâtiment des ateliers. 3° de démolir les maisons contiguës aux communs de l’hôtel pour dégager le terrain nécessaire à la construction des classes des cours élémentaires. 

Plan-masse : donnant sur la rue Bressigny : le porche avec en face l’hôtel d’Olonne. A gauche, le bâtiment construit pour abriter les salles de classe. A droite, le château d’eau cylindrique transformé pour y installer les ateliers.

La transformation du château d’eau se fit en supprimant le voile latéral et en le remplaçant ar un mur-rideau. Les planchers et la structure furent, par contre, conservés. Ainsi de puissantes nervures restent apparentes dans les ateliers du premier étage.

Ci-contre : vue d’un des ateliers aménagés au deuxième étage de l’ancien réservoir d’eau. La structure en béton datant du début du siècle a été conservée et laissée apparente et participe à la décoration du volume intérieur.

La façade du bâtiment des ateliers est réalisée en mur-rideau métallique. L’ossature verticale comporte des fûts triangulaires en tôle pliée espacés de 1,25 m d’axe en axe, de 9 m de hauteur et fixés par pattes à chaque plancher et sous la corniche.

Le remplissage entre ossature est assuré par des châssis ouvrants à l’italienne et des allèges composées d’une tôle d’acier nervurée à l’extérieur, d’une tôle d’acier plane à l’intérieur et de panneaux d’isolation thermique intermédiaires avec un vide d’air de part et d’autre. Les allèges et les châssis sont posés en libre dilatation par un système de couvre-joints métalliques boulonnés sur l’ossature. L’étanchéité est obtenue par le biais de joints en plastique.

La coupole en Plexiglas diffuse dans les ateliers de modelage un éclairage zénithal naturel.

Le lanterneau éclairant la cage d’escalier en position centrale est constitué par des éléments de polyester autoportants nervurés.

Les bâtiments des communs ont été restaurés en pierre de St-Même. L’atelier de sculpture, aménagé dans le bâtiment en hémicycle, est fermé par des glaces trempées de 10 mm d’épaisseur. La couverture du bâtiment des classes élémentaires est en zinc par éléments préfaçonnés.