Architecture scolaire France

Le prototype d’école ”industrialisée” de Chaville presque achevée

Prototype d’école industrialisée à étages

Le prototype d’école industrialisée construite en 1959 avenue de la Résistance à Chaville est un bon exemple des initiatives prises par le Ministère de l’Education Nationale pour accélérer la construction d’établissements scolaires. 

C’est ce que nous permet de découvrir cet article publié dans la revue Architecture Française en 1961  

Ecoles industrialisées à étages, le prototype de Chaville

Architecture Française, numéro 221/222, 1961

Egger, Belmont, Silvy, architectes

Le Ministère de l’Éducation Nationale ayant fait appel aux industriels pour mettre au point des techniques nouvelles et rapides de mise en œuvre, L’Aluminium Français et Saint-Gobain décidèrent d’entreprendre ensemble la réalisation d’un prototype d’école industrialisée.

L’étude en fut confiée aux architectes Egger, Belmont et Silvy. Un délai d’une année fut accordé pour dégager le principe de construction et établir les détails d’assemblage du système retenu. Ce travail fut poursuivi en collaboration avec des ingénieurs et techniciens ; des maquettes grandeur nature furent réalisées notamment pour les façades.

Le prototype de Chaville anticipait les écoles dont la construction était envisagée notamment à Chambourcy, Le Chesney, Sêvres, Meudon, Clamart, Herblay, Gonesse, Montfermeil, Chenevrières et Sainte-Geneviève-les-Bois dans le département de la Seine-et-Oise.

Les principales caractéristiques de l’école type sont les suivants : les classes sont réparties de chaque côté d’un couloir central, ce parti permet une économie importante en ce qui concerne les façades, les couloirs, le chauffage et le terrain. Le rez-de-chaussée abrite les locaux de service et le préau.

La construction industrialisée se compose d’éléments standardisés ; seules les fondations sont en maçonnerie. Dans le cas de l’école de Chaville, et pour tenir compte de la pente du terrain, un soubassement traditionnel en béton armé abrite e préau surmonté de trois étages de classes.

Plan d’un étage de classes

Coupe transversale : 1 : Bac aluminium. 2 : Pannelettes bois. 3 : Flocage. 4 : I.A.P. 135. 5 : Isolation en laine de verre. 6 : Faux-plafonds aluminium. 7 : Store Kirsch. 8 : Partie vitrée. 9 : Châssis coulissants. 10 : Partie vitrée fixe. 11 : Traverse d’allège ? 13 : Isolation en laine de verre 14 : Faux-plafond aluminium. 15 : Verondulit. 16 Traverse porte-manteaux. 17 : Placard allège. 18 : Sol vinyle sur feutre. 19 : Chape mortier grillagée. 20 : Feutre de verre. 21 : Dalle béton armé préfabriquée. 22 : Bande de feutre asphalte. 23 : Tableau noir. 24 : Bloc porte, oculus vitré. 25 Traverse en tôle pliée. 26 : Emalit. 27 : Isolation en laine de verre. 28 : Panneau d’allège en aluminium. 29 : portillon w.-c. 30 : Porte d’entrée vitrée . 31 : Banc. 32 : Chape Asphalte. 33 : Fenêtre du bureau du directeur. 34 : Pare-chocs. 35 : Porte de communication entre les classes. 36 : Châssis coulissants. 37 : Partie fixe en verre armé. 38 : Châssis basculant. 39 : Voligeage en bois. 40 : dallage grès-cérame. – 41 : Dalles gros béton. 42 : Hérisson en pierre sèche. 43 : Fondations en béton. 44 : Tige pour scellement. 45 : Chêneau en aluminium. 46 : Tableau coulissant. 47 : Éclairage de la classe. 48 : Éclairage du couloir.   

Les bâtiments sont modulés sur la trame de 1,75 m, les éléments standardisés sont exécutés en atelier et montés sur le chantier. Ils sont conçus pour répondre aux divers cas d’application et pour permettre un montage rapide. Le principe constructif est celui d’une structure auto-stable recevant des éléments de remplissage exécutés séparément : planchers, façades, cloisons, couverture.

L’ossature comporte des portiques implantés tous les 1,75 m constitués à chaque étages par un élément rigide (poteau de couloir ou poutre à treillis) sur lequel est fixé une ossature légère (solives et poteaux de façade).

Le mur-rideau comprend un cadre en profilé d’aluminium filé traité anodiquement avec remplissage en produits verriers : verre demi-double dans les châssis coulissants, Triver dans les parties fixes, Emalit dans les allèges ; celles-ci sont isolées par adjonction d’un panneau intérieur d’aluminium avec un matelas de laine de verre.

Les façades des pignons sont réalisées grâce à des panneaux pleins du type sandwich, constitués par du polystyrène expansé recouvert extérieurement par une tôle d’aluminium et intérieurement par du contreplaqué.  

Les planchers sont des dalles préfabriquées en béton armé posées sur l’ossature avec interposition de feutre bituminé, sur ces dalles est coulée une chape flottante de 4 cm d’épaisseur sur un matelas de fibres de verre. Les cloisons intérieures sont réalisées en panneaux préfabriqués de plâtre avec es vitrages Verondulit entre le couloir et les classes ; les cloisons sont doubles entre les classes. Les escaliers comportent une ossature en acier, les marches et les paliers préfabriqués sont en béton. 

La couverture est assurée par des bacs d’aluminium ayant reçus en partie inférieure un flocage de pyralène.

Architecture Française, numéro 221/222, 1961