France

Toulon : les Dames de France en 1952

Détruit pendant les combats de la Seconde guerre mondiale, l’immeuble des Dames de France a été reconstruit en lieu et place du précédent magasin des Dames de France construit en 1912 par l’architecte Lamazière.

Preuve de la qualité de son architecture, il a fait l‘objet d’un article dans la revue Architecture d’Aujourd’hui en avril 1952. Article que nous reproduisons intégralement ci-après

Dans la presse de l’époque

Le magasin ‘’Dames de France’’, construit sur un terrain de 2.000 m2, en plein centre de Toulon, avec une façade sur trois rues, a été détruit par le bombardement. L’immeuble comportait cinq étages, employés entièrement à l’usage d’un grand magasin. La direction a décidé de le remployer les dommages de guerre en construisant un magasin sur deux étages seulement, et en utilisant les sept étages supérieur en appartements et bureaux. 

La dénivellation du terrain entre la rue Bertholet et le boulevard de Strasbourg a permis de concevoir l’entrée du magasin presque de plain-pied aux deux niveaux de vente. L’entrée sur l’angle des rues Bertholet et Pastoureau donne accès, par quelques marches descendantes, au sous-sol de vente et, par quelques marches ascendantes, au rez-de-chaussée. Les deux niveaux de vente sont reliés par un escalier central. 

La difficulté consistait à composer la façade du magasin sur trois rues et deux niveaux différents. Le problème a été résolu par la création, sur la rue Pastoureau, de vitrines à redent. La façade de l’immeuble a été construite en porte-à-faux sur des piliers en retrait de 1,30 m.

Cette solution a permis de passer les descentes d’eaux pluviales et l’évacuation des eaux usées en avant des poteaux, dissimulés derrière des pilastres accessibles en dehors du magasin. Un entresol de service sépare le magasin des étages et permet de faire passer les autres chutes, ainsi que les alimentation d’eau, de gaz, et d’électricité sans traverser les locaux de vente. 

La dénivellation du terrain entre la rue Bertholet et le boulevard de Strasbourg a permis de concevoir l’entrée du magasin presque de plain-pied aux deux niveaux de vente. L’entrée sur l’angle des rues Bertholet et Pastoureau donne accès, par quelques marches descendantes, au sous-sol de vente et, par quelques marches ascendantes, au rez-de-chaussée. Les deux niveaux de vente sont reliés par un escalier central.

La difficulté consistait à composer la façade du magasin sur trois rues et deux niveaux différents. Le problème a été résolu par la création, sur la rue Pastoureau, de vitrines à redent. La façade de l’immeuble a été construite en porte-à-faux sur des piliers en retrait de 1,30 m. Cette solution a permis de passer les descentes d’eaux pluviales et l’évacuation des eaux usées en avant des poteaux, dissimulés derrière des pilastres accessibles en dehors du magasin. Un entresol de service sépare le magasin des étages et permet de faire passer les autres chutes, ainsi que les alimentation d’eau, de gaz, et d’électricité sans traverser les locaux de vente. 

Le centre du magasin se trouve sous une vaste cour centrale et est éclairée par six coupoles en béton translucide qui assurent un parfait éclairement de jour. Des parties vitrées au-dessus des vitrines de façade complètent cet éclairage. L’éclairage de nuit a été réalisé avec le concours de M. Salomon, éclairagiste. L’éclairage est obtenu par un mélange de lumière directe et indirecte, fluorescente et incandescente. 

Le chauffage est réalisé par radiateurs ‘’Circalor’’ dissimulés dans les meubles, et complété par des aérothermes qui assurent une ventilation rationnelle, aussi bien en été qu’en hiver. 

Rayon éclairé par la baies vitrées – Architecture d’Aujourd’hui, avril 1952

Plan du rez-de-chaussée : 1. Entrée magasin 2. Entrée immeuble  3. Concierge  4. Monte-charge  5. Vitrines d’exposition  6. Magasin de vente  7. Docteur  8. Direction  9. Sanitaires  c. Courettes E. Escalier de communication des deux étages de vente

Plan du sous-sol : 1. Entrées  1bis. Entrée du personnel et marchandises 2. Garage bicyclettes  3. Comptabilité  4. Monte-charge  5. Réserves  6. Magasin de vente  7. Expéditions  8. Réception  9. Marque  10. Tableaux électriques et accumulateurs  11. Sanitaires  12. Vestiaires  13. Coffre-fort  14. Archives  15. Chaufferie  16. Caisse  17. Attente  18. Contrôleur  19. Économat  20. Accès vitrines  21. Transformateurs  C. Courettes  E. Escalier de communication des deux étages de vente. 

L’immeuble des Galeries Lafayette, aujourd’hui

© Culture.gouv.fr

 

Le nouveau magasin fut inauguré le 9 octobre 1951 mais avant cela dans l’attente de la fin des travaux, les Dames de France occupèrent provisoirement un bâtiment situé dans le quartier du Champ de Mars.

Il est l’oeuvre de deux architectes parisiens, Adrienne Gorska et Pierre de Montaut associés à deux architectes marseillais, Joseph Lajarrige et Louis Poutu.

On l’appelle aussi bien le ‘’Palais Paris-France’’, du nom de la société qui en a été propriétaire jusqu’en 1985, au ‘’Les Dames de France’’ jusqu’à ce que cette enseigne laisse place à celle des Galeries Lafayette. 

L’édifice incurvé situé à l’angle du boulevard de Strasbourg et de la rue Henry Pastoureau s’inscrit parfaitement dans l’esthétique du quartier puisqu’il respecte le gabarit et les lignes des immeubles voisins. La frise de petites ouvertures carrées visible sur la façade principale correspond à l’entresol de service qui sépare les deux niveaux de vente ouverts au public des étages de logements.

Au-dessus, les balcons filants recouverts de faïences beiges accentuent l’horizontalité de la façade. Ces balcons filants et les tours aux extrémités ne sont pas sans rappeller les architectures de Mallet-Stevens ou de l’hôtel Latitude 43 de Georges-Henri Pingusson à St-Tropez. C’est un bel exemple de ces grands magasins construits dans les années 50, comme ceux de Nantes et de Rennes notamment et qui ont été longtemps la propriété d’une famille du cru.      

JLV

Article de la revue Architecture d’Aujourd’hui numéro 40 d’avril 1952 complété grâce à la fiche sur le Palais Paris-France de l’AVAP de Toulon disponible sur le site de la Mairie et à la fiche rédigée par Pascale Bartoli sur le site de la DRAC.