Ayant découvert deux reportages consacrés l’un et l’autre à la présentation de la même maison, il nous a semblé intéressant de vous les faire découvrir. Vous pourrez ainsi apprécier leur différence de traitement, puisque l’un a été publié dans la revue des Arts Ménagers destinée principalement au public féminin, et l’autre l’ayant été dans la revue Techniques & Architecture, destinée essentiellement aux architectes.
Pour la petite histoire, l’architecte n’est autre que le directeur de la revue Techniques & Architecture, Pierre Massé qui pourrait bien être aussi son propriétaire…
Situé à moins de 40 km de Paris, le Domaine du Lys-Chantilly est un domaine privé qui s’étend sur plus de 750 hectares au sud-ouest de Chantilly. Créé en 1925, il se définit dès les premières heures comme un espace résidentiel « chic et champêtre » offrant à ses résidents, tous copropriétaires, un cadre de vie d’exception au sein d’un environnement forestier et de loisirs avec notamment deux parcours de golf renommés.
La proximité de Paris a fait du Lys-Chantilly un centre de repos et de récréation particulièrement agréable pour les weekend de printemps et d’automne. Chacun peut y trouver, selon ses goûts, les distractions les plus diverses : promenades en forêt, à pied ou à cheval, tennis, golf ou baignade.
‘’Le Mazot’’ a été conçu pour répondre à ce programme et apporter à ses hôtes le sentiment de détente qui émane de l’atmosphère paisible de la forêt.
La construction se présente sous la forme d’un bungalow à rez-de-chaussée, implanté au milieu des arbres, sans avoir à en abattre aucun, et s’intégrant ainsi très intimement à la nature qui l’environne.
Le plan orienté de manière à profiter au maximum de l’ensoleillement se compose essentiellement d’un living-room largement ouvert sur la terrasse gazonnée.
La cheminée, placée très librement dans la pièce, isole le coin réservé aux repas de la salle de séjour proprement dite. Une aile destinée aux maîtres de la maison comporte deux chambres et une salle de bain : de l’autre côté se trouve une chambre d’amis avec son cabinet de toilette, la cuisine, une petite chambre de domestique, le garage et le cellier.
L’exécution particulièrement soignée permis de tirer de matériaux relativement simples, des éléments de décoration et des effets en harmonie avec le cadre général de l’ensemble.
Les murs porteurs sont, partie en briques, revêtus d’un enduit de ciment d’aspect rustique, partie en moellons de l région voisine de Saint-Maximin, sommairement dégrossis et laissés apparents. Ce même aspect été conservés pour les murs et pour la cheminée à l’intérieur du living-room.
Tous les sols sont en carreaux rouges sélectionnés parmi ceux qui ont reçu un coup de flamme à la cuisson. Le jeu de leurs teintes apporte une note de fantaisie et compense ce que les murs pourraient avoir d’un peu sévère.
La couverture à une seule pente est en aluminium ; l’isolation thermique et phonique est assurée par deux épaisseurs de panneaux d’isorel mou. Tous les plafonds sont en parquet de sapin verni et suivent la pente de la toiture.
Dans le living-room, les murs de la partie réservée aux repas ont reçu également ce revêtement en planches de sapin.
Les menuiseries des fenêtres et portes fenêtres sont entièrement métalliques : à guillotine dans les chambres ; coulissantes, un vantail fixe et l’autre mobile, pour les grandes baies du living-room. La fermeture extérieure est assurée par des volets roulants bois. Intérieurement, de stores à lames métalliques orientables permettent de graduer l’intensité de la lumière.
Tous les services, cuisine, salle de bains, cabinet de toilettes, W.-C., etc, sont revêtus de carreaux de faïence blancs posés avec joints de 4 mm teintés.
L’équipement de la cuisine a été fait avec des éléments standard de construction particulièrement soigné.
Cette maison de weekend devant, par destination, être habitée de façon intermittente, il importait de trouver un mode de chauffage à mise en température rapide et de maniement facile. La question a été résolue par le chauffage au gaz et l’emploi de radiateurs à ventouse. Le service d’eau chaude est assuré également par des appareils au gaz.
Les peintures intérieures de teintes claires, bleu, vert et jaune, les portes et leurs encadrements en peinture laquée blanche, les rideaux de chintz, contribuent à créer une ambiance agréable où le mobilier spécialement étudié par M. Alain Richard, à l’exception de la chambre réalisée en osier par Mme Klotz-Gilles, se trouve particulièrement mis en valeur.
Cette réalisation, dont les délais d’exécution étaient particulièrement courts, a fait l’objet d’un planning très rigoureux grâce auquel ses propriétaires ont pu habiter le ‘’Mazot’’ pour les fêtes du 14 juillet, alors que la construction en avait été commencée dans les premiers jours de février seulement.
Le Mazot ? On appelle ainsi, dans les Grisons, l’abri où les vachers tiennent, l’hiver, leurs réserves de fourrage. Si celui-ci ne s’en est que lointainement inspiré, du moins en garde-t-il le nom. Et Mme M., une part de rêve dans le regard, explique comment elle a laissé son mari traduire, avec autant de liberté que de talent, ce doux souvenir de la terre suisse où elle est née.
Si les maisons ont un destin c’est, pour une large mesure, les femmes qui le font. Et non plus, seulement, en accrochant des rideaux ou en brodant des cousins.
Co-équipière lucide, la compagne de l’homme sait désormais l’aide solide qu’il attend d’elle : leur maison, c’est donc ensemble qu’ils vont l’édifier.
La femme accomplie, celle dont l’achèvement (diraient les philosophes) est parfait dans le genre, lit aujourd’hui un plan, discute avec un entrepreneur ou choisit l’emplacement du chauffage central.
Couvé par une hôtesse avisée et tenace, c’est ainsi qu’a grandi le Mazot.
Un coin de la forêt de Chantilly, morceau choisi d’Ile de France, abrite cette retraite accueillante et apaisante, qui se présente tel un long bungalow de plain-pied, par les immense baies duquel pénètrent une nature familière et, grâce à l’orientation, le soleil des meilleurs moments.
Le toit est en aluminium, à une seule pente. Une double épaisseur de panneaux isolants se charge de l’isolation thermique et phonique.
La salle de séjour, pièce maitresse, ouvre sur une terrasse gazonnée. Deux chambres et une salle de bain occupent l’aile des maitres du logis, tandis qu’à l’opposé sont : la chambre d’enfant ou d’amis avec cabinet de toilette privé, la cuisine, la lingerie (qui sert de chambre de secours ou de domestique), le garage et le cellier, réserve à bois et à vins.
Par les beaux jours, et dès que la tiédeur l’autorise, les repas au grand air font partie des réjouissances, la rusticité du campement n’excluant pas le confort de la table. Sur les bancs taillés dans de longs fûts de chêne, se dégustent en pleine nature, à côté du four portatif, les plus fines grillades.
A la fois ‘’succursale’’ de la cuisine et de la salle à manger, le jardin reçoit aussi bien les hôtes d’un moment que ceux de plusieurs jours.
Étudié et tracé par Georges Massé – architecte D.P.L.G., Directeur de la revue Techniques et Architecture – surveillé et parachevé par sa femme, le Mazot était habité six mois après qu’en fut posée la première pierre : ce n’est pas là, à juste titre, l’une des moindres fiertés de ses très heureux propriétaires.
Traitée en coin à lire, à fumer, à broder, une partie de la salle de séjour. On y voit clairement le souci de tirer de matériaux modeste de beaux effets décoratifs : les murs, partie briques, revêtues d’un ciment inégalement passé, partie moellons de St-Maximin, apparents et à peine dégrossis ; le sol, en carreaux rouges vernis (des ‘’rebuts de fabrication) avec leurs coups de flamme d’une gaieté bon enfant …
Taches de couleurs des fauteuils (jaune, vert et rouge) et divan écossais. Peau d’ours brun sous la table à double plateau.
Entre deux baies, on a installé le bar le plus ingénieux qui soit. C’est un meuble en chêne clair (Alain Richard), à abattant qui tient presque tout le panneau. En plus des cases à bouteilles, à verre, etc… il n’a pas moins de cinq tiroirs de côté. Deux étagères assorties l’accompagnent.
La fermeture extérieure des baies est faite de volets roulants en bois, tandis qu’à l’intérieur ce sont des stores à lames métalliques orientables qui l’assurent. Au mur, longs bouquets de bois d’origine helvétique.
Le soir, dans l’ambiance du ‘’bien-clos’’, la partie de bridge bat son plein… Un agrandissement de la carte des forêts environnantes, sur le mur du fond. Ce dernier, dans une courbe légère, suit le bouquet de charmes que l’on n’a pas voulu sacrifier.
Devant la fenêtre coulissante, la radio et le pick-up ont trouvé leur place dans une installation faite pour eux. Le rangement des disques a été étudié avec un soin particulier.