Le numéro de septembre 1946 de la revue Architecture d’Aujourd’hui est principalement consacré à la reconstruction du pays. L’objectif est bien évidemment de montrer que les premiers chantiers ont déjà été lancés alors même que des millions de sinistrés et de mal-logés s’entassent dans des abris de fortune.
La revue Techniques & Architecture a publié en septembre 1952 un article de Pierre Dalloz illustré par une série de photographies aériennes prises à la demande du MRU pour montrer l’état d’avancement des chantiers de la reconstruction.
Au sortir de la guerre, le bilan des pertes et des destructions est énorme : 600.000 morts, presqu’autant d’invalides, entre 4 et 5 millions de sinistrés. la Reconstruction va constituer une œuvre gigantesque, unique dans l’histoire de France
Initiée par le régime de Vichy dès le début du conflit, la Reconstruction constitue une œuvre gigantesque, unique dans l’histoire de France, car un grand nombre de villes ont été rayées de la carte.
A l’ampleur des destructions de la guerre, s’ajoutait l’évidente pénurie de logements et l’extrême vétusté du parc immobilier d’avant-guerre. Face à cette situation calamiteuse, le MRU devait à la fois trouver des solutions d’urgence, verser les dommages de guerre et organiser la reconstruction.
Si chaque ville sinistrée est spécifique, les problématiques de reconstruction sont assez semblables d’une ville à l’autre. Le remembrement a eu un impact déterminant sur l’aspect général des reconstructions. Mais la crise du logement est générale, et elle perdure longtemps.
Face à l’ampleur des destructions, on doit saluer l’effort de reconstruction mené à bien en une douzaine d’années. Néanmoins, pour beaucoup, la Reconstruction fut une occasion manquée. Un débat qui interroge notre conception du rôle de l’État face à la diversité des territoires
Si les architectes de la Reconstruction ont su occuper le champ médiatique, les ingénieurs demeurèrent plutôt discrets. Pourtant, leur rôle fut déterminant dans le succès de la reconstruction du pays. C’est ce que nous dévoile l’historien Nicolas NOGUE.