Architecture hospitalière France

L’Hôpital communal de Sainte-Marie-aux-Mines

L’hôpital de Sainte-Marie-aux-Mines ayant été détruit en juin 1940, il fut décidé en 1946 de profiter de sa reconstruction pour y adjoindre un hospice.

C’est l’architecte suisse Denis Honegger, disciple d’Auguste Perret, qui fut retenu pour mener à bien ce projet. L’hôpital fut inauguré en 1956. 

Il s’agit là en Alsace, d’un exemple tout à fait intéressant, et très bien illustré grâce aux Archives communales, d’un nouvel hôpital communal inauguré la même année que le célèbre hôpital mémorial de Saint-Lô. 

Une partie importante de cet édifice a malheureusement été détruit récemment, malgré les alertes notamment de l’association internationale DoCoMoMo, afin de construire un bâtiment plus fonctionnel.

Comme l’explique le Maire lors de l’inauguration du nouvel hôpital le 23 septembre 1956 : « Dès la fin de la guerre, en 1947, la Commission Administrative de l’Hôpital étudia le délicat problème de la reconstruction de l’hôpital. Délicat est bien le mot. Il ne s’agissait pas seulement de trouver un emplacement, mais bien plus de financer l’opération à un moment où la municipalité se lançait dans un indispensable plan de grands travaux : construction de logements, réfection de bâtiments longtemps abandonnés, électrification, etc…  

La Commission administrative confia à MM. Honegger, architecte et Cunrath, architecte municipal, l’étude de la nouvelle construction. Les travaux débutèrent en avril 1949. LE gros œuvre était en cours d’achèvement au moment du décès de Mr. Cunrath. La construction suivi son cours normal, émaillé de moments très difficiles à surmonter, tant au point de vue administratif que financier. Certaines difficultés techniques durent également être résolues (…). Ainsi, en mai 1955, les travaux s’achevaient et, le 15 juin suivant, les premiers malades et les premiers vieillards prenaient possession des bâtiments respectifs.  

Lors de l’inauguration en septembre 1956, l’hospice disposait de 12 lits pour de vieux ménages, 34 lits pour des hommes et 34 pour des femmes. La capacité d’accueil de l’hôpital était de 60 lits en médecine et 20 lits en maternité. Quatre services étaient ouverts : médecine, maternité, maladies chroniques, consultations externes de radiologie. En déclarant devant André Maroselli, le Secrétaire d’État à la Santé et à la Population « La chirurgie n’était toujours pas tout à fait organisée », on imagine que le Maire essayait d’obtenir un dernier appui final pour que ce service puisse accueillir des malades.

L’hôpital et l’hospice de Ste-Marie-aux-Mines

Techniques hospitalières, février 1950

Denis Honegger, Eugène Cunrath : architectes

L’Hôpital communal de Ste-Marie-aux-Mines fut complètement détruit par un tir d’artillerie le 20 juin 1940. La commune utilisait d’autre part, un ancien bâtiment aménagé en hospice pour vieillards. 

Le programme de reconstruction comprenait outre l’hôpital proprement dit, un nouvel hospice pour vieillards et les locaux nécessaires à la communauté religieuse assurant le service de l’ensemble. Le nombre de lits se répartissait comme suit : 75 lits pour l’hôpital, 60 lits pour l’hospice, 15 lits pour la communauté religieuse, soit au total 150 lits.

Vue d’ensemble, premier avant-projet, 1946/47

L’emplacement de l’ancien hôpital, trop exigu et situé au centre de la ville, a été abandonné. Les nouvelles constructions seront édifiées sur un terrain proche de l’agglomération, à l’écart des routes de grande circulation et des zones industrielles.

Son isolement relatif de la ville, son cadre agréable de vallons successifs, ses larges espaces de verdure assureront aux malades la tranquillité et le silence propice au repos. 

Au premier plan l’hospice, avant-projet, 1946/47

Se trouvant sur le flanc des premiers contreforts des Vosges, en bordure d’une route secondaire, le terrain, de faible déclivité sur un tiers de sa surface, s’élève ensuite en une pente de forte inclinaison. Sa superficie totale est d’environ 240 ares.

L’aile de l’hôpital avec son entrée principale, premier avant-projet, 1946/47

Les facteurs essentiels qui ont présidé au parti général de composition sont les suivants : 

  • assurer l’indépendance des bâtiments de l’hôpital et de l’hospice en maintenant entre eux des liaisons commodes et directes ; 
  • réaliser des services généraux communs aux deux bâtiments ; 
  • disposer les chambres selon le plus large ensoleillement en les faisant profiter du site naturel ;
  • implanter les bâtiments de manière à tirer parti des sujétions résultant de la configuration particulière du terrain ;
  • exprimer le caractère de chaque bâtiment suivant son rôle.

Au Sud de l’hôpital et à l’est de l’hospice, de larges espaces de verdure seront aménagés en parc. L’implantation prévue au projet réserve au sud de l’hôpital et à l’est de l’hospice, de larges espaces de verdure, qui seront aménagés en parc de promenade.

Le plan d’ensemble

Le plan d’ensemble est constitué de deux ailes de bâtiments perpendiculaire l’une et l’autre, comprenant le bloc hôpital et l’hospice de vieillards. Les services généraux sont groupés dans la surface d’intersection des deux bâtiments aux étages inférieurs de l’hôpital.

L’orientation sud recherchée pour les sections d’hospitalisation impliquait le développement du bâtiment dans le sens de la pente du terrain. Cette disposition limitait l’extension du plan dans sa longueur. Aussi, le développement du bâtiment dans la hauteur constituait-il une nécessité. L’hôpital est donc conçu comme un seul bloc de six étages sur sous-sol.

Au contraire, l’hospice, implanté parallèlement aux courbes de niveaux, selon une orientation est-ouest, permettait une extension horizontale de son plan. Ce bâtiment comporte donc deux étages sur rez-de-chaussée dont le volume de faible hauteur ne nuit aucunement à l’ensoleillement de l’hôpital.

La disposition des différents services qui résulte de l’étude fonctionnelle des relations entre les différentes sections tient compte également des possibilités offertes par les dénivellations du terrain. C’est ainsi que les services généraux et leurs dépendances ont trouvé place dans les trois étages inférieurs de l’hôpital à des niveaux correspondant aux trois étages de l’hospice. Par conséquent, les circulations entre l’hospice et les services généraux sont directes sur le plan horizontal. Ces mêmes circulations s’effectuent verticalement dans l’hôpital et sont assurées par des moyens mécaniques.

L’hospice au premier plan, derrière l’hôpital © Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Architecture du XXème siècle.jpeg
la façade nord de et l’entrée principale © 1956, archives communales

Accès et circulations

On accède de la ville à l’hôpital par la rue Jean Jacques Block bordant le terrain sur la longueur de sa limite est. C’est de cette route unique, que se fait l’accès aux différentes entrées des bâtiments. L’hospice, implanté parallèlement à la route, dont il est séparé par la largeur de son parc, comporte deux entrées : l’une, réservée aux célibataires hommes et femmes, l’autre, aux ménages.

La cour de service de l’hôpital a trouvé sa place dans l’espace compris entre la façade latérale du bâtiment et la route sur laquelle elle s’ouvre directement. Elle permet l’accès de plain-pied aux groupes des cuisines, aux magasins de réserves et aux autres locaux situés au rez-de-chaussée inférieur. Ses dimensions assurent, en outre, une circulation aisée des véhicules.

Adjacente à la cour de service et au même niveau qu’elle, se situe la cour des enterrements sur laquelle s’ouvrent la chapelle mortuaire, précédée d’un péristyle. La disposition de cette cour assure un accès direct et absolument indépendant du public à la chapelle mortuaire. Elle permet, d’autre part, le circuit normal des convois et de développement des cérémonies. L’architecture de cette cour, avec son mur de clôture qui l’isole des parcs et de la rue, a été conçue pour créer l’ambiance propre aux cérémonies qui s’y déroulent.

L’entrée principale de l’hôpital, située sur la façade nord du bâtiment, s’est trouvée placée, du fait des dénivellations du terrain, au niveau du rez-de-chaussée supérieur, c’est-à-dire à un étage au-dessus des autres entrées. Elle s’ouvre, par conséquent, sur le hall principal autour duquel sont groupés les Services administratifs. On y accède par une route aménagée dans le jardin nord de l’hôpital et dont le tracé permet la circulation à sens unique des voitures. 

Les circulations intérieures ont été étudiées avec le souci d’assurer des relations faciles, différenciées suivant les sections qu’elles desservent, et d’un développement minimum.

L’hôpital

La recherche de la double économie de construction et d’exploitation, a conduit les architectes à concevoir l’hôpital comme un seul bloc de six étages. (les plans d’origine portent sur l’ensemble de l’édifice. Pour faciliter leur lecture, et compte tenu de la taille des fichiers, nous reproduisons ci-dessous, séparément les plans de l’aile consacrée à l’hôpital et ceux de l’aile de l’hospice n.d.l.r.).

Les trois étages supérieurs réservés à l’hospitalisation correspondent chacun à une unité de moins de 20 à 25 lits. Cette disposition a permis de réduire à un seul groupe les circulations verticales de l’hôpital tout en limitant à 25 mètres la longueur maximum des circulations horizontales à partir de l’ascenseur. L’unité de 25 lits correspond, d’autre part, au travail que peut utilement assurer une seule infirmière en service de nuit. Dans le plan adopté, toutes les chambres de malades sont orientées au sud et profitent au maximum de soleil et d’aération. Aucune des pièces de service n’empiète sur le côté le mieux exposé, cependant que leur groupement et leur position réduisent au minimum les circulations du personnel de service.

Le 3ème étage de l’hôpital où sont hospitalisés les malades isolés et les tuberculeux

L’hospitalisation des malades a été conçue en chambres de 1, 2, 3 et 6 lits. Cette répartition permet d’adopter une hauteur sous plafond voisine de 3 m. 20, ce qui assure, dans tous les cas, une surface de sol de 7,80 mètres carrés et un volume de 24,900 mètres cubes par lit.

Le 2ème étage de l’hôpital où se trouve les deux blocs opératoires

Le groupe opératoire a été placé au deuxième étage, au-dessus du centre d’accouchement (à gauche en bas sur le plan ci-dessus), à proximité de l’ascenseur.

Le 1er étage de l’hôpital dédié à la maternité

Le premier étage est réservé à la maternité. Il comprend à l’une de ses extrémités (à gauche en bas sur le plan ci-dessus), le centre d’accouchement et la nurserie. Les boxes pour nourrissons sont placés entre les chambres d’accouchées dont ils sont séparés par une cloison vitrée, disposition qui permet à la mère de venir voir son bébé.

Le 1er étage de l’hôpital dédié à la maternité

Le premier étage est réservé à la maternité. Il comprend à l’une de ses extrémités (à gauche en bas sur le plan ci-dessus), le centre d’accouchement et la nurserie. Les boxes pour nourrissons sont placés entre les chambres d’accouchées dont ils sont séparés par une cloison vitrée, disposition qui permet à la mère de venir voir son bébé.

Les services communs à l’hôpital et à l’hospice

Tous les services centraux devant être en relation avec les autres services de l’hôpital et avec l’hospice, ont été groupés dans les trois étages inférieurs de l’hôpital.

L’entresol abrite, dans sa partie voisine de l’ascenseur, les services de radiologie, thérapie, consultations et urgences. L’autre partie de cet étage comprend la chapelle et les locaux nécessaires à la communauté religieuse. 

L’Entresol
Le rez-de-chaussée supérieur avec l’entrée, l’administration, la pharmacie, le laboratoire et la lingerie
Le rez-de-chaussée-de-chaussée inférieur avec le service mortuaire et la cour des enterrements

L’hospice

L’hospice est destiné aux vieillards célibataires des deux sexes. Une partie du bâtiment est réservée aux vieillards vivant en ménage en chambres séparées. Cette partie comprend un escalier et une entrée indépendante. L’hospice ne comprend que trois étages desservis par un escalier unique. Le rez-de-chaussée abrite les réfectoires des hommes et des femmes, orientés à l’est et donnant sur le parc. Leurs offices sont desservis au moyen de chariots chauffants, par la cuisine centrale située au même niveau.

Les deux étages supérieurs sont occupés respectivement par les dortoirs des femmes et les dortoirs des hommes orientés, comme les réfectoires, vers l’est et jouissant de la voue sur le jardin.

Chaque étage comporte, en outre, 4 chambres d’isolés, les lingeries, tisaneries ert groupes sanitaires nécessaires.

Le rez-de-chaussée inférieur de l’hospice avec l’entrée des célibataires et celle des ménages.
Le rez-de-chaussée supérieur de l’hospice avec des dortoirs pour hommes et pour femmes, ainsi que le réfectoire des ménages
L’entresol de l’hospice avec des dortoirs pour hommes, ainsi que des chambres pour les isolés et les ménages

Le système de construction

L’ensemble des bâtiments est formé d’une ossature de béton armé constituée de poteaux, poutres et dalles, à laquelle incombe la totalité des fonctions portantes de la construction.

Cette ossature comporte en fait deux parties distinctes : 

1° Une ossature destinée à rester apparente après le décoffrage, et constituée par un béton de qualité dont la granulométrie et la totalité sont soigneusement définies. Les moules et coffrages destinées à réaliser ces ouvrages sont, soit métalliques, soit en bois rabotés et savonnés afin d’éviter toute adhérence lors du décoffrage.

Cette ossature sera travaillée à la boucharde. Les angles saillants seront repris au ciment, les angles rentrants au ciseau. 

Dans cette ossature, il est indispensable de prévoir et de poser avant le coulage, toutes les canalisations nécessaires afin d’éviter les percements, saignées et retouches. 

2° Une ossature destinée à être noyée ou recouverte, constituée de poteaux, poutres et poutrelles. Ce cas d’ossature se rencontre dans toutes les parties de bâtiment ‘’Dans toutes les parties du bâtiment ‘’habitées’’, telles que chambres de malades, salle de jour, dortoirs, réfectoires, etc. 

Ce système porteur constitué par des travées bâties sur un multiple du module initial de 1,75 m. permet une libre répartition des différents locaux tout en assurant la possibilité de réaliser les remplissages au moyen d’éléments identiques. Les deux ossatures, distinctes par leurs caractéristiques, se complètent au point de ne former, par section, que des monolithes séparés les uns des autres par des joints de dilatation. Ceux-ci sont conçus pour que ces sections de bâtiment n’exercent l’une sur l’autre, dans le développement du plan général de leurs superstructures, aucune action ni réaction provoquées par leurs déformations sous l’influence des agents atmosphériques et des variations de température. Ces joints règnent de la partie supérieure des semelles de fondation jusqu’au niveau de la toiture, et isolent transversalement les bâtiments. Ceux-ci ne sont réunis que des dispositions parfaitement extensibles, nécessités par l’étanchéité ou la circulation intérieure. 

Dans un tel système, les murs de façade et les parois intérieures n’assument aucune fonction statique. Ils ne sont que des remplissages et cloisonnements librement et réalisés en vue d’une isolation phonique et thermique maximum.

La façade Est, avec principalement l’hospice.

Les éléments de remplissage formant mur et destinés à remplir les vides laissés par l’ossature sont constitués comme suit : 

Extérieurement :  1) panneaux de béton moulé d‘avance, légèrement armés, d’une épaisseur maximum de 7 cm et dont la teinte et la granulométrie sont déterminés en accord avec celles de l’ossature ; ces panneaux sont bouchardés et leur bordure reprise au ciseau sur 1,5 cm de largeur. 2) un premier matelas d’air de 4 cm d’épaisseur. 3) une paroi de 9 cm d’épaisseur constituée par des briques cellulaires en terre cuite. 4) un second matelas d’air de 4 cm d’épaisseur. 5) une cloison de briques de terre cuite creuses, revêtue d’un enduit de chaux et ciment. 

Ces différentes cloisons ou membranes sont chainées et raidies par des minces nervures ou bandeaux reliés à l’ossature et calculées pour la résistances au vent. Ce procédé permet d’obtenir une paroi parfaitement isotherme et le libre passage interne des canalisations nécessaires.

Dans le cas de fenêtres avec allèges, celles-ci sont constituées de la même façon, les différentes parois étant maintenues à leurs écartements et claveté »es par un bandeau ou filière en béton armé relié au poteau. C’est le cas de la façade nord du bâtiment. Ce bandeau sert également d’appui aux cadres des baies il les supporte et en répartit la charge. Ces cadres sont scellés au bandeau et à la poutre supérieure au moyen de fers d’armature dépassante.

Pour la façade sud où sont aménagées des portes-fenêtres, les cadres ont toute la hauteur de l’étage entre les poutres et s’appuient sur celles-ci. Ces cadres de baies, en béton armé vibré et bouchardé à l’exécution simultané de toutes les fenêtres. 

La disposition rythmique de l’ossature réglée selon un module uniforme, conduit à une standardisation complète des éléments de remplissage : panneaux et cadres de baies. Cette technique permet également d’exécuter dans la construction toutes les menuiseries extérieures qui sont ensuite directement enchâssées dans ces cadres de béton dès la pose de ceux-ci.

D’autres éléments de remplissage, appelés claustras, employées notamment pour les cages d’escaliers, sont exécutés d’avance, entièrement perforés et reliés entre eux par un réseau de fers ronds enclavés dans des joints coulés au ciment. Ces éléments employés en nappes, sont maintenus aux endroits nécessaires par de minces nervures de raidissement résistant aux efforts du vent. 

La façade Ouest, avec la coupe transversale du bâtiment principal et à droite le bâtiment de l’hospice.

Les cloisonnements, disposés librement et reposant sur les dalles ou poutres de l’ossature, sont étudiées en vue de réaliser une isolation phonique parfaite. Les cloisons étanches aux bruits seront réalisés de la façon suivante :  une paroi de plots de ciment de 9 cm d’épaisseur et une paroi de briques creuses de 8 cm. séparées par un joint dans lequel est placé un tissu d’asphalte.

ESCALIER PRINCIPAL DE L’HOPITAL : Afin d’éviter autant qu’il se peut toute transmission de bruits, l’escalier est considéré comme un élément indépendant de la construction, s’inscrivant dans un volume déterminé. 

Il est conçu de la façon suivante : chaque palier repose, par l’intermédiaire d’une feuille de plomb, sur des corbeaux apparents, attachés à des nervures reliées entre elles et au cadre de l’ossature par des poutres rampantes profilées sur les différentes volées de l’escalier. Ces volées sont constituées par les marches elles-mêmes qui sont moulées d’avance et armées, sous-faces bouchardées, dessus égrisé avec bazalte ou quartzite incorporé, et reposent sur des crémaillères pratiquées le long des limons-poutres, lesquels sont en bé »ton armé bouchardé et ciselé.

Les murs de cage sont en briques pleines de 11 cm, avec revêtement du parement en jurassite apparente.

La façade Sud, avec la coupe transversale du bâtiment de l’hospice.

L’escalier principal de l’hôpital : Afin d’éviter autant qu’il se peut toute transmission de bruits, l’escalier est considéré comme un élément indépendant de la construction, s’inscrivant dans un volume déterminé. 

Il est conçu de la façon suivante : chaque palier repose, par l’intermédiaire d’une feuille de plomb, sur des corbeaux apparents, attachés à des nervures reliées entre elles et au cadre de l’ossature par des poutres rampantes profilées sur les différentes volées de l’escalier. Ces volées sont constituées par les marches elles-mêmes qui sont moulées d’avance et armées, sous-faces bouchardées, dessus égrisé avec bazalte ou quartzite incorporé, et reposent sur des crémaillères pratiquées le long des limons-poutres, lesquels sont en bé »ton armé bouchardé et ciselé.

Les murs de cage sont en briques pleines de 11 cm, avec revêtement du parement en jurassite apparente.

La façade Nord, avec à gauche, l’entrée principale de l’hôpital.

L’isolation phonique des planchers, dans tous les cas où elle devra être envisagée, sera résolus au moyen des planchers flottants. Ceux-ci sont réalisés au moyen d’un matelas de laine de verre posé sur les dalles, sur lequel repose un lambourdage flottant recevant lui-même le lambourdage ordinaire et le parquet, soit une chape armée et enduite destinée à un revêtement au linoleum.

Quelques photos d’époque

Salle d’accouchement de l’hôpital de Sainte-Marie-aux-Mines vers 1956 – Photo Boehrer – Fonds Adam / Médiathèque du Val d’Argent – S.D. (Vers 1956)
Sainte-Marie-aux-Mines – Hopital communal. – Salle de maternité – Fond Adam – s.d.
Sainte-Marie-aux-Mines – Hôpital communal. – Chambre des malades- Fond Adam – s.d.
Sainte-Marie-aux-Mines – Hopital communal. – Repas des malades à la salle à manger – Fond Adam – s.d.
Sainte-Marie-aux-Mines – Hopital communal. – Cuisines – Fond Adam – s.d.
Sainte-Marie-aux-Mines – Hopital communal. – Lingerie – Fond Adam – s.d.

La démolition récente d’une partie de cet édifice

Même si l’on peut comprendre la nécessité de pouvoir mettre aux normes des bâtiments qui ont plus de soixante ans et la volonté d’améliorer le confort des chambres des malades, on ne peut que déplorer la destruction de l’aile de l’ancien hospice construit par Denis Honegger et son remplacement par une extension. 

Une démolition irréversible, malgré les alertes historiens locaux et des architectes de l’association internationale DoCoMoMo.

SOURCES : 

Nos très vifs remerciements à l’Archiviste de la Ville de Sainte-Marie-aux-Mines qui nous a permis d’illustrer abondemment cet article.

  • ‘’ Hôpital et hospice de Sainte-Marie-aux-Mines ’’, Denis Honegger et Eugène Cunrath, Architectes, revue Techniques et Architecture, N°3-4, 1949.
  • ‘’ Le nouvel hôpital et hospice de Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin) ‘’, Denis Honegger, revue Techniques hospitalières, N°53, février 1950.
  • ‘’ L’hôpital et l’hospice de Sainte-Marie-aux-Mines’’, fiche DoCoMoMo (association internationale pour la DOcumentation et la COnservation des édifices et sites du MOuvement MOderne) établie par Gauthier Bolle et Michel Spitz en avril 2020.